Le 22 septembre à Blois, une journée bien remplie… des champions de chasse neige* consacrés

*L’appellation de chasse-neige a été retenue pour ce championnat car plus communicante « qu’engin de service hivernal »


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Les trois premiers

1- Thierry Millot de la DIR ATLANTIQUE (au centre)

2- Charles Calvet de la DIR Sud Ouest (à gauche)

3- Christophe Tiphagne de la DIR Nord Ouest (à droite)

Le championnat

Le 22 septembre 2009 un championnat de chasse neige a eu lieu dans l’enceinte de la SEMR ( Station d’Essais des Matériels Routiers ) de Blois, division du Cete Normandie Centre.

L’objectif était, à la demande de Marc Papinutti, Directeur des infrastructures de transport, de sélectionner parmi 19 agents issus de 9 DIR, un candidat et son suppléant pour le championnat mondial qui aura lieu à Québec en 2010 dans le cadre du congrès mondial de Viabilité Hivernale de l’AIPCR.

Mais d’où viennent-il ces candidats ? Si quelques noms comme Evreux ou Brie Comte Robert n’évoque pas particulièrement les rigueurs hivernales et la neige, d’autres par contre sont beaucoup plus éloquents : Parc des Cévennes, Lozère, Ardennes, les Rousses, Métabief, Aigues blanche, Tarentaise, Pas de la Case (Andorre), l’Argentière la Bessée, Oloron, Parc National des Pyrénées…

Le soleil et la chaleur étaient au rendez-vous et ils étaient les bienvenus……curieux pour un championnat de chasse-neige !

Pas si curieux que cela lorsque l’on connaît la logistique nécessaire à l’organisation d’une telle épreuve, remplacer la neige par du sable et bénéficier d’un temps quasi estival en ce début d’automne a grandement facilité les choses.

Même nos collègues québécois, pourtant aguerris aux conditions rigoureuses, et qui organisent de tels championnats depuis plus d’une décennie, ne s’aventurent pas à les faire avec de la neige…

Il s’agissait donc pour les candidats de participer à une série d’épreuves consistant en :

- De la conduite avec évitement d’obstacles sur un parcours chronométré : virer à droite, à gauche, immobilisation du véhicule avec précision, déplacement d’un objet avec la lame, marche arrière sur un slalom, raclage au plus près d’un bastaing figurant une bordure de trottoir…



- Une inspection du véhicule avec mention des points à vérifier avant toute intervention de déneigement.

Le circuit, qui se développe sur une longueur de 150 m et une largeur de 60 m environ, a été réalisé sur les aires de la SEMR par une équipe du parc de Blois, dès le mois de juillet.

La DIR nord Ouest a apporté son concours en permettant de tester la faisabilité des épreuves au CEI de Vendôme ( district de Dreux) et en mettant à disposition le matériel qui sera utilisé lors des épreuves à Blois.
L’engin de service hivernal utilisé est tout ce qu’il y a de plus classique : camion de 26 tonnes 3 essieux boîte automatique, commande de l’hydraulique par joy stick, lame bi-raclage.


Un règlement précis, inspiré de celui utilisé à Québec, a été établi afin de comptabiliser les points et de départager les candidats. L’ensemble des épreuves a été contrôlé par 12 juges du Réseau Technique Viabilité Hivernale épaulés pour la partie inspection du véhicule par un agent du parc de Blois.

Les participants ont été jugés selon les trois grands critères, et le total des points a été arrêté à 1000 afin d’être suffisamment discriminant :
- Inspection mécanique : 25 % - 250 points
- Conduite : 69,5 % - 695 points
- Rapidité : 5,5 % - 55 points


Un tirage au sort a déterminé l’ordre de passage, c’est un point important car les derniers à concourir ont pu observer longuement les autres candidats et aussi bénéficier …de leurs conseils.

Car au-delà de la compétition, c’est aussi l’aspect échange et convivialité qui a présidé à cette journée, échange entre les agents de DIR différentes qui n’ont pas l’occasion de se rencontrer, échange des agents avec les représentants de la DIT et le réseau technique.




Echanger c’était aussi l’un des objectifs de la journée

Mais l’idée d’un championnat de chasse neige ne trouve-t-elle son intérêt que dans la seule sélection d’un candidat pour Québec ?

Pas si sûr, en effet maîtriser la conduite d’un engin de service hivernal devient très important :
- Parce que de la qualité du raclage de la neige, dépend la quantité de sel que l’on aura à répandre pour faire fondre la couche de neige résiduelle. Pour paraphraser le slogan d’une opération qui a eu lieu dans les années 1990, on pourrait dire « raclez mieux salez moins ». On utilise entre 300 000 et 1 800 000 tonnes de sel chaque année en France et cette consommation a globalement tendance à augmenter, une amélioration des pratiques de raclage permet de réduire les quantités de sel utilisé (et les coûts) et donc les incidences sur l’environnement, les équipements de la route, les ouvrages d’art etc…cela permet d’avoir une approche compatible avec les considérations du développement durable.
- Parce que les zones de protection du biotope ou l’extension de certaines zones, trame verte, trame bleue conduisent à repenser les stratégies de service hivernal et souvent à réduire les épandages voire les exclure dans certaines conditions.
- Parce que les matériels deviennent de plus en plus sophistiqués que ce soit au niveau des épandeuses de fondant routiers qu’au niveau des lames, qui maintenant sont devenues double, voire triple raclage, sandwich, extensibles, etc…
- Parce que les engins de service hivernal consomment beaucoup et que des stratégies de conduite sont à développer, conduire suffisamment vite et en souplesse tout en maîtrisant la consommation. (véhicules qui consomment entre 30 et 40 l au 100 en déneigement !)
- Parce que les véhicules ont évolué : les boîtes automatiques deviennent le standard, les joy stick sont de plus en plus utilisés.
- Parce que le trafic global et le trafic poids lourds ne cessent d’augmenter et qu’il faut déneiger vite et bien dans une circulation dense et que la situation risque encore de se compliquer avec l’arrivée possible des EMS.
- Parce que les circuits de déneigement deviennent dans certaines conditions plus difficiles, les aménagements urbains, giratoires, passages surélevés, barrières, ligne de tramway sur site sont autant d’obstacles nouveaux qui compliquent la tâche des intervenants.
- Parce que la formation à la conduite des engins de service hivernal mérite d’être professionnalisée, un cursus avec accréditation pourrait être imaginé.
- Parce que les DIR sont des services récents qui doivent trouver leur identité et bien sur aussi parce que le métier de « déneigeur » réalisé dans des conditions climatiques difficiles souvent 24 h sur 24 doit être reconnu et valorisé.

Michel Labrousse, en tant que puissance invitante, a formulé les premières conclusions de cette journée en saluant tout l’intérêt de celle-ci et en imaginant que l’on puisse étendre cette idée à d’autre activité, un championnat de fauchage par exemple.

Pascal Lechanteur, de la DIT, a conclu en remerciant les organisateurs de la journée, il a rappelé tout l’intérêt que la DIT porte à ce type d’événement et énoncé les résultats, deux candidats sont d’ores et déjà en lice pour partir à Québec et défendre les couleurs de la France lors de la finale mondiale.

Un grand merci à tous ceux qui ont participé à cette journée et contribué à sa réussite.

Pour visualiser les vidéos du championnat québecois : AIPCR : Championnat International de Chasse Neige
La vidéo du championnat français sera consultable sur le site du CETE fin octobre.

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