Petite histoire de la Viabilité Hivernale

La revue « pour mémoire » n°7 du comité d’histoire du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et la Mer a été éditée cette hiver 2010 et consacre en première ligne un chapitre à la viabilité hivernale sous l’angle de l’histoire des métiers et des techniques.

Si la notion de viabilité hivernale est maintenant bien définie comme étant « la résultante de diverses actions et dispositions, prises par tous les acteurs, pour s’adapter ou combattre les conséquences directes ou indirectes, des phénomènes qui dégradent les conditions de circulation routières en hiver », elle est aussi la résultante de tout un processus historique lié aux besoins de déplacements et à l’évolution des différents domaines techniques.

Cet article nous propose donc de parcourir l’histoire de la viabilité hivernale

- Au travers des prémices de la météorologie :

« C’est aussi de l’histoire d’un conflit qu’est née la météorologie, cet outil devenu indispensable à l’exploitant routier, Napoléon III a dû déplorer la perte de 41 navires en mer Noire durant la guerre de Crimée suite à une tempête qui a traversé toute l’Europe depuis l’ouest, mais n’avait pas été signalée à temps. Afin que cela ne se reproduise pas, la prévision du temps allait devenir une science, organisée par Le Verrier. »

- Au travers de la notion de réseau routier :

« Plus tard les Romains, poussés par leur volonté d’expansion et grands bâtisseurs, ont amélioré et agrandi le réseau principal développé et utilisé par les Gaulois, d’un point de vue structurel pour les chaussées, et en bâtissant de hardis ouvrages d’art dont certains perdurent encore aujourd’hui. Ils ont posé les premiers jalons, et les premières bornes, des réseaux routiers modernes. »

- Au travers de l’évolution des moyens de locomotion :

« Cependant au cours de l’histoire et encore actuellement certains véhicules ou modes de déplacement ont besoin ou ont utilisé la neige ou la glace de façon efficace, il s’agit des traîneaux tractés par des animaux, parfois mûs par une voile et la seule force du vent sur les lacs ou mers gelés, des skis, luges et maintenant quad et autres chenillettes ou motoneige. »

- Au travers des matériels de viabilité hivernale

« Après la seconde guerre mondiale dans le cadre d’une économie très affaiblie c’est très souvent d’anciens engins militaires, qui font après transformation, office d’engin de service hivernale et ceci bien longtemps après la fin du conflit. Combien de jeeps Willis ont ainsi été transformées en chasse neige !
Installer un « chasse-neige » sur une voiture a d’ailleurs semble-t-il été source d’inspiration pour bon nombre de carrossiers amateurs ou pas…
 »


« Au milieu des années 70 ont été développés de curieux équipements sur le bord des routes, que l’on appelait stations météo routières ou système d’aide à la décision pour le service hivernal, ces systèmes, qui se sont multipliés, permettent à partir de la détermination objective de certains paramètres de prendre les bonnes décisions d’intervention. »

- Ou encore au travers des matériaux

« On peut citer un détracteur faisant partie du corps médical qui dans un article de 1907 intitulé « la neige du danger de la faire fondre » sous le libellé hygiène moderne, met en garde sur « le dernier scandale hygiénique dans la rue » en rappelant l’abaissement considérable de la température, (ndr ne l’aurait-on pas un peu oublié aujourd’hui ?) lié à l’utilisation du sel marin pour faire fondre la neige : « l’addition du sel à la neige réalise un excellent mélange réfrigérant très employé dans l’industrie et les malheureux piétons qui pataugent dans ce magma luttent difficilement contre le froid au pied, qui on l’ignore trop souvent est à l’origine d’inflammations et d’infections abdominales et pulmonaires. »

Pour télécharger cet article : rendez-vous à la salle de lecture du MEEDDM

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