Le chlorure de calcium

Le chlorure de calcium CaCl2-2H2O est un fondant ionique dihydraté dont les propriétés physiques peuvent justifier son emploi pour le traitement hivernal des chaussées lors de situations particulières, où le chlorure de sodium conventionnellement utilisé, ne serait plus efficace.

Le chlorure de calcium en paillettes


- Son hygroscopicité importante lui permet de s’hydrater naturellement lorsque l’humidité relative de l’air est faible (HRECaCl2=45%, pour mémoire : HRE NaCl=75%). Ce produit doit donc impérativement être conservé en containers étanches (sacs, silos, etc.) sous peine de le voir prendre en masse sous forme de blocs de taille importante et rendu inutilisable.
- La température de protection la plus basse, obtenue à l’eutectique, est théoriquement de -56°C pour un titre massique de 33% (pour mémoire, la température de protection la plus basse pour le NaCl est de -21°C à 23% à l’eutectique).

Pour en savoir plus : Les propriétés physiques des divers produits

Les situation météoroutières pouvant nécessiter l’emploi de ce produit

- Une humidité relative de l’air faible, comprise entre 45% et 70% (certaines situations hivernales d’occurrence très faibles)
- Une absence d’humidité mobilisable dans le milieu traité (neige très sèche, pluie en surfusion en forte épaisseur, neige humide se congelant sur un sol très froid)

Les risques liés à une mauvaise utilisation du chlorure de calcium en paillettes

Les risques sont de deux types :

- Lors de l’utilisation en traitement précuratif : La saumure de chlorure de calcium qui se forme à partir d’un épandage présente une viscosité élevée. Cette viscosité se traduit par une réduction du niveau d’adhérence offert à l’usager dans des proportions parfois importantes (-0,12 points SRT sur 0,70 de base, mesuré sur un revêtement de type BBSG selon la norme NF P 18-578 « Mesure de la rugosité d’une surface à l’aide d’un pendule de frottement"). Cela est surtout observé à la suite d’épandage successif et/ou en l’absence de dilution par un phénomène météoroutier combattu (erreur de dosage ou mauvais régalage des épandeuses). Cette situation peut, dans certains cas, mettre en péril la vie des usagers. Pour mémoire, le cas de 1992-1993 d’une autoroute périurbaine, où l’utilisation excessive de CaCl2, en traitement précuratif, a conduit à une série d’accidents matériels impliquant plusieurs dizaines de véhicules. Il a été alors nécessaire de lessiver abondamment la chaussée avec un engin spécialisé (type nettoyeur haute pression). Ceci n’a été possible que du fait des températures de l’air et de chaussées positives, ce qui n’est pas toujours le cas en période hivernale.

- Dans certaines conditions météoroutières : Une dégradation du niveau d’adhérence peut parfois apparaître lorsque la combinaison d’une température inférieure à 0°C et d’humidité faible de l’air est associée à une quantité excessive de fondants sur la chaussée. Ce dernier se recristallise sur la chaussée sous forme hexahydratée qui, lors de sa réhydratation (apport d’eau par précipitation ou par condensation), peut entraîner un phénomène de « savonnage » de la surface routière.

En conclusion, l’utilisation de paillettes de chlorure de calcium, en l’état, est donc à réserver aux situations météoroutières extrêmes en prenant la précaution d’en limiter les dosages répandus.

La généralisation de la bouillie de chlorure de sodium réduit très sensiblement l’intérêt du chlorure de calcium en technique de traitement hivernal.


Le chlorure de calcium sous forme de saumure

La technique d’épandage de bouillie (mouillage du chlorure de sodium en grain par une saumure de CaCl2) est pratiquée par certains services. Cette technique améliorerait l’amorçage de la fusion de la glace à très basse température.

Précautions à prendre

Les mélanges des saumures de NaCl et de CaCl2, dans les installations de stockage et d’épandage sont à proscrire :

La saumure de CaCl2 est très avide d’eau. En contact avec une saumure de NaCl, elle lui prend en partie son eau et augmente le titre massique de la saumure de NaCl qui recristallise sous forme de microcristaux. Ceux-ci se déposent au fond des bacs ou réservoirs, colmatant les conduites, les pompes, les buses de giclage, etc. Cette situation a été observée de nombreuse fois dans les cas suivant :

- Lors d’une utilisation alternée et sans précaution de CaCl2 et de NaCl dans le bac de saumure des épandeuses. La solution consiste à purger ce bac avant tout rechargement par un autre produit et à le lessiver périodiquement. En cas de constat d’un dépôt blanc laiteux, rincer le dispositif à l’eau chaude.
- Lors de la vidange du reste de saumure de CaCl2 contenue dans le bac de l’épandeuse dans le réservoir de NaCl attenant à l’installation de dissolution.

En conclusion, le recours au chlorure de calcium sous forme de saumure se justifie exceptionnellement, au regard de certaines situations météoroutières.

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